Pierre-Paul (le phare),

Ce n’est pas banal de raconter que j’ai fait la rencontre de Bagne au théâtre du cuivre de Rouyn-Noranda, en 1997 je crois. Nous n’étions pas nombreux dans la salle ce soir-là. J’y étais, avec des amies du Studio Rythme et Danse, mon frère et mes parents. Pour chacun de nous, ou presque, c’était notre première rencontre avec la danse contemporaine. Quelle soirée ! À la sortie du spectacle, je ne pouvais pas dire si j’avais aimé ça. Je me rappelle par contre qu’une fois à la maison nous en avions parlé : Est-ce que ces deux hommes étaient amoureux ? Dans quelle prison étaient-ils coincés ?  À l’époque, dans mon corps, mon cœur et ma tête d’adolescent, une porte venait de s’ouvrir : celle où il y a des doutes, des zones grises, des questions et peu de réponses. Un monde de possibles. Je découvrais peu à peu que ça existait ! La vie d’artiste.

Qui aurait cru que quelques années plus tard nous serions côte à côte à nous tenir la main lors d’une assemblée générale du Regroupement Québécois de la Danse. Qui aurait cru ensuite qu’une collaboration de plus de 10 ans nous amènerait à danser, créer, dialoguer et parcourir le pays ensemble. Qui aurait cru que nos affinités et nos sensibilités nous rapprochaient au point où nous en sommes. Qui aurait cru qu’aujourd’hui, je te transmettrais ces mots.

J’imagine que toi tu l’as cru, puisque ce que je retiens de ta lumière c’est qu’elle navigue en confiance, qu’elle voit loin et qu’elle sait rêver.

David