PP, (PP-roni, Pierre-Paul), mon ami.
« Q1982 ou 1983, je t’ai vu pour la première fois à l’université Concordia dans l’ascenseur du bâtiment VA. Chaque fois que le professeur essayait d’entrer, tu fermais les portes. En appuyant frénétiquement sur les boutons, en jouant l’innocent confus, tu faisais rire tout le monde. Je me suis demandé « Qui c’est ? ».
L’été 83, nous étions partenaires pour plâtrer des affiches pour le L6C0. Nous avons passé les journées chaudes dans un silence relatif, côte-à-côte, en nous déplaçant avec une complicité pacifique. Un silence riche que nous partagions souvent lorsque nous étions seuls ensemble.
En 1984, en travaillant sur notre nouvelle création à l’école Victoria, nous avons fait une pause et nous sommes endormis sur le sol. Le haut de nos têtes ensemble. Nous nous sommes réveillés et nous nous sommes précipités au Spectrum pour un concert de Laurie Anderson, et Harry Standjofski a dit : « Wow, vous avez l’air vraiment détendus après la répétition ».
Un soir, j’ai dormi dans la chambre d’amis après une fête. Le lit était sous une fenêtre. Le matin, tu m’as appelé par la fenêtre de la cuisine, de l’autre côté du balcon, et tu as insisté pour que j’ouvre la bouche afin que tu me jettes des raisins par la fenêtre.
Dans la chorégraphie de L6C0, 1984, je portais le poids de ton corps léger. En octobre 2020, j’ai porté le poids de ton corps léger dans le lit. Tu avais trop donné ce jour-là. Tu avais animé les enfants et les voisins dans le parc derrière ta maison pendant des heures ! Maintenant, tu ne te sentais pas bien.
Je suis allé dans la salle de bain pour préparer les choses. Je voulais te dire « je t’aime ». J’ai pensé « peut-être pas maintenant ». Puis tu as crié « Je t’aime Heather ».
PP/Pierre-Paul « Je t’aime, grande énorme personne de cœur ». Ta vitalité vibre encore, pour tout le monde, de ta grande générosité – dans le silence, la résonance de ta profondeur. »
Heather Mah