Corinne Crane

Une série pour mieux connaître ceux et celles qui oeuvrent aux productions de PPS Danse.

Corinne Crane

Corinne Crane / répétitrice pour la production Le Trésor

Votre lieu de naissance ? 

Montréal

Vous dansez depuis combien d’années ?

Difficile à dire ! Officiellement, j’ai commencé à 13-14 ans, mais je crois que dans toutes les activités que je faisais étant jeune, c’était le mouvement qui m’intéressait.

Comment voyez-vous votre rôle de répétitrice ? 

Je cherche d’abord à faciliter le travail pour tout le monde. Je me sens comme celle qui « passe la puck » entre plusieurs personnes ! C’est un rôle privilégié car on a une perspective particulière sur le travail à faire. C’est un cadeau de supporter les gens qui se mettent en scène et qui assument une proposition artistique.

Quelle est votre façon de travailler ?

Pour moi, chaque projet nécessite une approche différente parce que les dynamiques s’installent selon les personnalités et le type de travail à rencontrer. C’est évident que je passe d’abord par mon cœur ! Je n’accepte pas de travailler dans un contexte où mon désir d’accompagner ne s’active pas. Une fois en répétition, je me concentre sur la communication. J’essaie de voir si tout le monde est dans le même bateau, comprend le même lexique et se partage, de manière fluide, la charge de travail. Les relations humaines sont au cœur de mes échanges et questionnements. Quand il y a du lien, le travail en profondeur est possible selon moi.

Est-ce nécessaire d’être danseuse pour jouer le rôle de répétitrice ?

Il est évident que ça facilite la tâche pour trouver des issues dans le corps. Quand je propose quelque chose, c’est parce qu’à l’intérieur de mon propre corps il y a un début de solution. Pour faire ce travail, je crois qu’au-delà de la capacité à comprendre et à résoudre un enjeu par le vécu sensoriel, il faut aussi s’intéresser à tous les autres éléments entourant une œuvre. Ce n’est pas parce qu’on fait de la danse que tout passe par le corps ou du moins il faut être capable de sortir de cette croyance et de s’appuyer sur le travail des autres collaborateurs-trices pour faire émerger l’inconnu. J’aime quand on peut traverser les disciplines et s’aider mutuellement.

Quelle sorte de complicité est nécessaire avec les danseurs et avec le chorégraphe?

Rire, d’abord. L’humour partagé est un signe de confiance envers l’autre. J’aime aussi quand je perçois qu’un-e danseur-euse a une idée et qu’avec enthousiasme il-elle propose quelque chose et que tout le monde prend le temps d’écouter et d’absorber. Pour moi c’est un grand signe de respect et ça me soulève l’âme. La complicité, ça se construit par de petits gestes comme ça et c’est si beau à voir se déployer entre des personnes.

Qu’est-ce qui, pour vous, fait la différence dans votre travail pour le jeune public et le public adulte ?

Je crois qu’il y a moins de barrières face à l’enthousiasme et à l’émerveillement quand on sait que ce qu’on crée est pour les jeunes. Principalement en ce qui attrait en la qualité du travail et la profondeur des réflexions, c’est la même chose que lorsqu’on fait de la chorégraphie pour un public adulte.

Est-ce que vous retrouvez votre âme d’enfant en travaillant sur Le Trésor ?

Mon âme d’enfant n’est jamais très loin et je dirais que travailler sur Le Trésor m’a surtout connectée à la beauté et la grandeur du monde. J’étais souvent émue par le regard porté sur l’intelligence des enfants dans leur créativité et leur extrême authenticité. Derrière chaque idée et décision lors de la création, je sentais de la part de toute l’équipe un amour pour la transmission par l’émerveillement.