Fany Mc Crae

Une série pour mieux connaître ceux et celles qui oeuvrent aux productions de PPS Danse.

Fany Mc Crae

Fany Mc Crae / conceptrice des costumes pour la production Le Trésor

Votre lieu de naissance ?

Montréal.

Quelle est votre formation ?

J’ai une formation en Théâtre-Production – décors et costumes du Collège Lionel-Groulx.

Quelle est votre façon de travailler ?

Je travaille de façon très collaborative. Pour moi la création doit être un échange. Je me nourris des discussions et de la créativité des autres intervenant.e.s. Puisque le costume est porté par des humain.e.s, c’est très importants pour moi que les interprètes se sentent confortables. Le costume doit être un moteur pour leur créativité, surtout pas une contrainte. Je mets le respect et l’écoute au centre de ma pratique.

Quels sont les directives de départ qui vous sont données ?

Ça peut dépendre beaucoup du projet. D’abord il y a les contraintes techniques, s’il y en a, puis le budget, la distribution, etc. Du côté artistique, la matière première est généralement le texte, mais en danse le point de départ peut être la musique, le mouvement ou même une ambiance. Il peut aussi arriver que la chorégraphie se bâtisse autour d’un accessoire ou d’un élément de costume. Dans ce cas, mon travail est encore plus intéressant !

Est-ce que votre travail se fait par étapes, en concordance avec les autres concepteurs ?

Absolument. Au fil des réunions de conception, j’ajuste mes idées en fonction des propositions de mes collègues. Les différents éléments doivent créer un ensemble cohérent mais peuvent aussi s’influencer. Je peux m’inspirer par exemple de la palette de couleur du décor ou de ses textures. Le costume est aussi en relation très intime avec la lumière.

Faites-vous plusieurs scénarios avant de proposer et de fixer vos idées ?

Il est rare que j’arrive avec une idée arrêtée avant de rencontrer le ou la metteur.e en scène et/ou chorégraphe pour discuter du spectacle. Je commence d’abord avec des images d’inspirations. Ça peut aller de choses très précises à des images plus générales (couleurs, textures, œuvres d’art, etc.). À partir de ça, je vois ce qui nous inspire le plus et on part de là. Je vais souvent produire un croquis rapide pour lancer mes premières idées, puis une maquette plus complète si c’est nécessaire. Lorsqu’on arrive aux essayages, j’aime généralement avoir plusieurs options pour pouvoir choisir ce qui fonctionne le mieux selon l’interprète.

Est-il important pour vous d’assister aux répétitions pour ajuster votre travail au fur et à mesure ?

C’est extrêmement important ! Au début du processus, je me laisse inspirer en voyant les interprètes performer et apporter leur couleur. Je suis souvent surprise ! Une fois que les costumes sont choisis, je dois aller en répétition pour voir comment le costume bouge durant le spectacle et faire les ajustements s’il y a lieu : ajouter un bouton pression, fixer une bretelle… Il y a toujours des petits détails à régler, jusqu’à la dernière minute !

Qu’est-ce qui, pour vous, fait la différence dans votre travail pour le jeune public et le public adulte ?

J’adore travailler pour le jeune public parce qu’on peut se permettre une folie qui n’est pas toujours possible avec le public adulte. Je peux laisser aller mon imagination ! Pour tous les publics, le costume aide à bâtir le personnage. Avant même qu’il ne dise ou fasse quoique ce soit, on peut s’imaginer qui est le personnage. C’est encore plus vrai pour le jeune public. D’un côté plus technique, il y arrive souvent qu’un.e adulte joue un personnage d’enfant. Il y a des petits tours de passe-passe qu’on peut faire avec les costumes qui aident à créer l’illusion.

Est-ce que vous retrouvez votre âme d’enfant en travaillant pour le jeune public ?

Tout à fait ! Je crois que je suis assez proche de mon enfant intérieur mais quand je travaille sur un spectacle comme Le Trésor, je peux m’imaginer les réactions des enfants et je me laisse prendre au jeu. J’ai parfois envie de m’esclaffer ou de me mettre à danser ! Dans ces moments-là, je sais qu’on a bien fait notre travail.