Myriam Allard
Une série pour mieux connaître ceux et celles qui oeuvrent aux productions de PPS Danse.
Myriam Allard / chorégraphe et interprète pour la production Danse Lhasa Danse
Votre lieu de naissance ?
Je suis née à Québec.
Vous êtes interprète en danse. L’interprétation est toujours importante pour vous ? La scène vous manque ?
La scène me manque terriblement. Mon métier n’a pas de sens s’il n’est pas partagé, s’il ne trouve pas de résonnance chez le spectateur. Je vis une perte de repères très douloureuse en ce moment.
Comment vous est venu l’envie de chorégraphier ?
Le flamenco à la base est une danse de soliste, où l’on apprend très vite à créer ses propres chorégraphies à l’intérieur d’une forme artistique traditionnelle. Après plusieurs années à explorer et peaufiner mon mouvement dans les règles de l’art, j’ai commencé à développer un langage hybride, à créer une esthétique personnelle qui ne répond plus forcément aux codes du flamenco. Je dirais que c’était pour moi une nécessité.
Danser et chorégraphier sont des rôles différents, que vous assumez dans la production Danse Lhasa Danse. Est-ce compliqué d’être à la fois l’un et l’autre, être dans l’abandon et être dans la direction ?
Je suis chorégraphe-interprète depuis plus de 20 ans. C’est effectivement un défi, en ce sens que l’on manque parfois de perspective, il faut alors faire intervenir un regard extérieur pour se donner des balises et garder les directions que l’on s’est donné, pour justement pouvoir s’abandonner dans l’interprétation sans se perdre. Être chorégraphe-interprète offre aussi une grande liberté, de l’espace pour improviser, pour être dans le senti, ce qui serait sans doute très différent si je devais respecter une chorégraphie que je n’avais pas écrite.
Que représente pour vous l’univers de Lhasa de Sela ? avez-vous une histoire particulière avec son répertoire ?
Lhasa est une poétesse, une musicienne, une artiste puissante. Son répertoire est d’une grande richesse. Quand Pierre-Paul m’a invité à participer à cette création collective, mon premier réflexe a été d’être intimidée, d’avoir peur de ne pas être à la hauteur… Mais je pense qu’une des choses que nous offre la mémoire de Lhasa c’est de me rappeler que ma seule véritable responsabilité à titre d’artiste est d’offrir ma vulnérabilité et d’être dans le vrai. C’est tout ce qui compte, et c’est ce qu’elle faisait avec brio.
En tant qu’interprète, quelle différence cela fait-il d’être sur scène avec des musiciens ? avec des chanteurs ?
Les musiciens apportent leur énergie, souvent plus brute que celle des danseurs. C’est une inspiration très importante pour moi, d’avoir ces corps-là, qui dansent à travers leur instrument, avec moi sur scène.